encombrée

l’hiver est là. il m’engourdit, m’étreint et presse mes jambes de fatigue. mes lèvres s’effeuillent ; je serre de petites chutes de calque entre mes doigts. la peau tiède, le front un peu plissé, mon échine se raidit sous les premiers tremblements, et j’ai la gouttière qui saigne, brûlée par les mouchoirs. quand je lève les yeux, je vois des formes fragiles emmaillotées dans du coton, une grande écharpe de laine sur le cou et me dit qu’il m’en faudrait bien une, d’écharpe. là encore, je garde les mêmes yeux brillants de fièvre, je reprends les livres abandonnés il y a un an, je bois des litres de chocolat en écoutant des chansons tristes. et je sais que même dans ses bras, l’hiver ne passera pas plus vite.